Romans classiques, Romans jeunesse

Les quatre filles du docteur March – Le Docteur March marie ses filles – Louisa May Alcott

La nouvelle version cinématographique, que je me suis empressée d’aller voir, m’a conforté dans l’idée qu’il fallait que je le relise pour la énième fois.


Résumé

L’histoire se déroule aux États-Unis, pendant la guerre de Sécession. En l’absence de leur père Robert, pasteur nordiste engagé comme aumônier dans le conflit, quatre jeunes sœurs issues de la classe moyenne de la société font face aux difficultés de la vie quotidienne en ce temps de guerre : la raisonnable Margaret (surnommée Meg), l’intrépide Joséphine (surnommée Jo), la charitable Élisabeth (surnommée Beth) et l’orgueilleuse Amy. Elles vivent à Concord dans l’État du Massachusetts avec leur mère et leur fidèle domestique, Hannah. Autrefois riche, la famille March a été ruinée lorsque Mr March avait aidé un ami dans ses affaires, ce qui avait entraîné la faillite. Malgré cela, la famille est heureuse et n’oublie pas d’aider plus pauvre qu’elle.


Mon avis

J’ai une relation particulière avec ce roman qui m’accompagne dans ma vie depuis plus de 17 ans. Certains ont des peluches et moi, j’ai ce livre.

Meg, Jo, Beth et Amy me sont devenues si familières au fil du temps et mon livre a été souvent malmené tellement ses pages ont été tournées. Je ne saurais pas dire combien de fois je l’ai lu. Et ô combien ma vision des choses et de ma relation avec ces 4 filles a évolué avec le temps. Plus jeune, je me sentais proche de Beth et de son bon caractère ainsi que de Meg, car c’était l’aînée comme moi. Puis j’ai compris des années plus tard l’envie, d’indépendance de Jo ainsi que sa fougue. Même mon regard sur Amy, que je trouvais très peste, c’est adouci.

Évidemment et bien que je ne cherche pas à cacher ma grande affection pour la famille March, difficile, avec notre regard actuel, de passer outre le puritanisme américain (dans la version originale, le père est pasteur et non docteur) et les bons sentiments qui remplissent cette œuvre. Cependant, il ne faut pas oublier que ce roman est paru en 1868 et que la condition pour que Louisa May Scott puisse publier son livre, était que ses filles soient mariées. Pourtant elle réussie tout de même à contrebalancer cet aspect moralisateur, principalement grâce à Jo qui est une héroïne instruite, engagée, audacieuse, frondeuse et prête à tout pour prouver qu’elle peut exister par elle même et devenir un grand écrivain. A mes yeux, elle fait partie des personnages féminins clés de la littérature.


« Je veux que mes filles soient agréables et bonnes, qu’elles aient beaucoup de qualités, qu’on les trouve non seulement capables de plaire, mais surtout dignes d’être aimées et respectées. Je veux, après leur avoir fait une enfance et une jeunesse heureuses, pouvoir un jour les marier honnêtement et sagement. Je rêve pour elles une vie simple, modeste et utile, où le bonheur, avec l’aide de Dieu, pourra trouver sa place à côté du devoir. Je suis ambitieuse à ma façon pour vous, mes chères filles, mais mon ambition n’est pas que vous soyez jamais en situation de faire du bruit dans le monde par la fortune de vos maris. Je ne vous souhaite donc pas d’habiter jamais quelqu’une de ces maisons fastueuses qui ne sont pas des chez-soi, d’où le luxe chasse si souvent la paix, la bonne humeur, la santé, le bonheur et même les vrais plaisirs. Un bon, un courageux et laborieux mari comme le mien, des enfants comme vous, avec un peu plus d’aisance, si c’est possible, voilà ce que je voudrais vous assurer à chacune, mes chéries. »


En bref : je ne peux que vous conseillez de passer outre le ton moralisateur pour découvrir ces 4 filles aux caractères bien affirmés.